Gasabo: Le Rwanda s’est joint au monde pour célébrer la Journée internationale dédiée à la lutte contre le paludisme
Ce vendredi 25 avril 2025, le Rwanda et le monde entier se sont réunis pour marquer cette journée dédiée à la lutte contre le paludisme. Selon les données publiées par le Centre Biomédical du Rwanda (RBC), cette journée survient dans un contexte où la malaria est en augmentation dans 15 districts du pays, contrairement à la tendance observée au cours des cinq dernières années.
Dans son discours d’accueil, Bernard Bayasese, le Maire du district de Gasabo district le plus touché par la malaria a dressé un état des lieux de la situation dans son district et a souligné que cette journée est l’occasion de renforcer les stratégies de lutte contre cette maladie au sein de la population.
Il a déclaré : « Cette année, le district de Gasabo fait partie de ceux qui enregistrent le plus grand nombre de cas de malaria. Au mois de mars, les services de santé ont signalé plus de 12 000 cas répartis dans cinq secteurs, et au mois d’avril, le secteur de Ndera est resté en tête parmi les secteurs les plus affectés, avec plus de 3250 cas enregistrés dans tout le district. C’est pourquoi nous avons collaboré avec le RBC et d’autres partenaires pour célébrer cette journée internationale ici ».
Le thème de cette année était : « La lutte contre la malaria commence avec moi », et une visite a été organisée dans un foyer exemplaire pour démontrer les bonnes pratiques visant à éliminer les lieux de reproduction des moustiques, identifiés comme des foyers de prolifération.
Lors des examens médicaux, une mère nommée Maria Mukakamanzi a été diagnostiquée positive au paludisme. En parlant aux médias, elle a attribué son infection au manque d’entretien de son environnement.
Elle a déclaré : « Après m’être fait dépister, les résultats ont montré que j’étais atteinte de la malaria. Là où j’habite, il n’y a pas assez de mesures de protection ; il y a beaucoup de broussailles malgré mes efforts pour les éliminer, ce qui, je pense, a favorisé la prolifération des moustiques responsables de mon infection ».
Dr Aimable Mbituyumuremyi, directeur du programme national de lutte contre la malaria au sein du RBC, a présenté différentes stratégies mises en œuvre pour réduire à nouveau les cas.
Il a expliqué : « Nous utilisons plusieurs approches traditionnelles telles que la pulvérisation intra-domiciliaire, réalisée cette année dans 12 districts, couvrant toute la région de l’Est et cinq districts du Sud. Nous avons également procédé à des pulvérisations dans certains secteurs de Gicumbi, Gasabo, Nyaruguru, Nyamagabe et Rusizi. Une autre stratégie classique est la distribution de moustiquaires imprégnées aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans, car ce sont les groupes les plus vulnérables.
Une campagne de sensibilisation est également en cours pour encourager le dépistage précoce, notamment à travers les agents de santé communautaires ».
Il a ajouté : « Parmi les nouvelles mesures adoptées cette année, on note l’introduction de nouveaux médicaments en complément du traitement habituel à base de ‘Coartem’, qui montrait des signes de diminution d’efficacité après plus de 10 ans d’utilisation. Deux nouveaux médicaments ont été introduits pour renforcer la lutte contre les formes de parasites devenues plus résistantes ».
Au cours des cinq dernières années, les chiffres publiés par le RBC indiquaient que le Rwanda avait réussi à réduire les cas de malaria de 90 %.
Cependant, entre 2024 et mars 2025, la maladie a de nouveau progressé, avec environ 87 000 cas enregistrés, dont 80 décès.
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